Près d’une trentaine de langues kanak sont actuellement parlées en Nouvelle-Calédonie : elles confèrent à ce territoire une diversité linguistique remarquable, et à vrai dire unique dans l’ensemble que constituent les Outre-mer français.

Ces langues kanak sont en contact avec de nombreuses autres :  le français, mais aussi les langues apportées par l’immigration en provenance d’Asie du Sud-Est ou des  iles avoisinantes du Pacifique Sud, ou encore l’anglais, langue des touristes de l’Australie voisine par exemple. Profondément marqué par l’histoire coloniale, le multilinguisme calédonien se trouve à présent confronté  à la double influence de l’enseignement monolingue francophone et de l’urbanisation.

Il est actuellement l’objet de préoccupation d’institutions telles que l’Agence de développement de la  culture kanak–Centre culturel Tjibaou et l’Académie des langues kanak, respectivement fruits  des Accords de Matignon (1988) et de l’Accord de Nouméa (1998), et placées sous l’autorité du  gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Elles se donnent pour mission de documenter et d’archiver le  patrimoine culturel calédonien, tout autant que de produire des contenus muséaux ou pédagogiques  - visant ainsi à maintenir la possibilité d’un usage linguistique quotidien et à créer les conditions d’une  préservation patrimoniale.