La France accorde une importance au plus haut niveau politique à la numérisation, qui constitue un défi tout autant qu’une formidable opportunité de rendre accessible à chacun le patrimoine culturel national et européen. La numérisation de l’offre culturelle et des contenus culturels est une priorité car il s’agit d’une chance pour les créateurs et pour l’économie de la culture dans son ensemble.

Elle fait partie des rares pays ayant mis en place une stratégie à grande échelle pour la numérisation de son patrimoine écrit, stratégie à laquelle les Investissements d’avenir apporteront une contribution importante. En effet, un volet important (750 M€) concerne la numérisation et la valorisation des contenus culturels dans le cadre du grand emprunt national. L’objectif est la création d’une véritable filière culturelle numérique, réponse nationale aux projets de grands acteurs internationaux, en matière d’offre légale et de contenus de qualité, avec trois priorités : le développement d’une offre légale dans le domaine du numérique ; l’accent mis sur la recherche-développement et les services innovants ; la promotion de nouveaux modes de valorisation du patrimoine culturel et artistique et des contenus éditoriaux.

L’effort que doivent assurer les États membres en matière de numérisation de leur patrimoine, comme le fait la France, n’est toutefois pas contradictoire avec un soutien financier de l’Union européenne pour favoriser les projets de numérisation à grande échelle et accélérer le processus de numérisation à travers l’Europe. En effet, afin d’aider à la constitution de corpus numérisés pertinents au niveau européen (pour des contenus prioritaires ou sur des thématiques à valeur ajoutée européenne), le soutien par la Commission européenne aux opérations de numérisations menées dans les États membres devrait être renforcé. La France avait fait part, dans sa réponse à la consultation « Europeana », de son souhait d’aller au-delà des priorités que chaque État fixe pour ses collections nationales et de favoriser la numérisation des ensembles qui permettent de reconstituer virtuellement des collections éparpillées par l’Histoire. La numérisation de tels corpus pour les rendre accessibles sur Europeana devrait être soutenue par la Commission européenne. La France reste par ailleurs le premier contributeur d’EUROPEANA, tant en termes de contenus que de financement (avec notamment les Pays-Bas et l’Allemagne).

Par ailleurs, lors du Conseil des ministres européens de la culture de novembre 2009, le ministre français a souhaité la mise en place d’un comité de sages sur les enjeux liés au financement de la numérisation, et plus particulièrement les partenariats public-privé, dans un contexte où Google proposait à de nombreuses institutions culturelles européennes de numériser leur fonds, ce comité a pu rendre son rapport le 10 janvier 2011 intitulé “La nouvelle Renaissance”.