Dans le cadre d’un projet financé par la Fondation des sciences du patrimoine et soutenu par les Archives nationales, une équipe du CRCC (Centre de recherche sur la conservation des collections) et du laboratoire ETIS (Équipes traitement de l’information et systèmes) de l’université de Cergy-Pontoise a analysé les passages illisibles de la correspondance secrète entre Marie-Antoinette et le comte de Fersen.

Cette correspondance est conservée depuis 1982 aux Archives nationales. La partie chiffrée de cette correspondance avait déjà été percée. Restait la partie caviardée : des boucles, jambes et pointes ont été tracées après la mort de la reine, afin de rendre ces lettres illisibles. Ce caviardage correspond aux passages privés de la correspondance ; on ne sait pas si ces ratures à l’aide de boucles sont l’œuvre de Fersen lui-même ou de ses descendants.

Sur les passages rendus illisibles, divers procédés d’optique (rayons X, infrarouges proches, moyens et lointains) ont été testés pour distinguer les écritures superposées. Les encres de l’époque ont en effet des compositions variables selon les dates et lieux de composition : la concentration en cuivre n’est pas la même. La fluorescence de rayons X sous microfaisceau a ainsi permis de différencier les deux niveaux d’écriture. Un billet du 4 janvier 1792 se termine ainsi : « je vais finire, non pas sans vous dire mon bien cher et tendre ami que je vous aime à la folie et que jamais jamais je ne peu être un moment sans vous adorer ».