La reconversion des sites et bâtiments industriels, sous la direction de Paul Smith. In Situ [en ligne], 26 | 2015, URL : http://insitu.revues.org/11744

Sous des noms variés – conversion, reconversion, réhabilitation, réutilisation, recyclage, transformation, mutation, transcription… –, l’adaptation de sites et de bâtiments délaissés par leurs fonctions premières de production industrielle est aujourd’hui monnaie courante dans tous les pays d’ancienne industrialisation. Née dans les années 1970 avec l’émergence d’une nouvelle sensibilité à l’égard des vestiges physiques de l’industrialisation, la reconversion s’est imposée, faute de pouvoir créer partout des musées de l’industrie, comme une démarche susceptible de préserver quelque chose des valeurs de témoignage de ce patrimoine. Elle s’est parée depuis lors de nouvelles vertus sous les enseignes du développement durable et de la requalification urbaine.

Pour les professionnels et les amis du patrimoine industriel, cette question de la reconversion semble constituer l’un des quatre grands enjeux auxquels ce patrimoine se trouve confronté en ce premier quart du XXIe siècle. Le premier de ces enjeux demeure la poursuite, sur les plans national et régional, de l’effort méthodique d’accumulation de connaissances sur ce patrimoine, l’approfondissement de ces connaissances et leur partage avec un public aussi large que possible, celui en particulier des décideurs au sein des collectivités territoriales. L’enseignement autour du patrimoine de l’industrie et la formation à ses métiers – et à ses plaisirs – de nouvelles générations de chercheurs et de spécialistes est un aspect essentiel de cet impératif.