Le passage Pommeraye a fait l'objet d'une lourde restauration qui a bénéficié d'un soutien très important de l'Etat tant au niveau financier que technique.

Implanté au cœur d'un îlot urbain très dense, le passage Pommeraye, classé au titre des monuments historiques en 1976, réunit le quartier du Théâtre au quai de la Fosse.

Le passage Pommeraye doit son nom au notaire Louis Pommeraye qui, avec son associé Charles Guilloux, a créé en 1841 la Société Pommeraye et Cie pour mener à bien la construction de ce passage couvert, qui est aussi une opération immobilière.

Son insertion dans le tissu urbain répond aux caractéristiques des passages couverts dont la vogue se répand à Paris sous la seconde Restauration, notamment avec la galerie Vivienne, construite en 1823 : voies traversantes, lotissements spéculatifs, espaces marchands et promenades urbaines tout à la fois, les passages couverts, avec leur architecture de métal et de verre, reflètent l'émergence de la civilisation industrielle.

Le caractère exceptionnel et unique de cette galerie.

L'originalité du passage Pommeraye réside dans la mise en scène théâtrale du volume central, ainsi que dans la répartition de commerces sur trois niveaux. En effet, les architectes ont su pallier la forte déclivité du terrain (9,50m, sur un linéaire de 134 mètres) par la conception d'un escalier monumental, sorti des fonderies Voruz, qui dessert des galeries en mezzanine dans un vaste puits central éclairé par une verrière zénithale. Le décor, exubérant, oscille entre néo-classicisme et éclectisme.

La création du passage, véritable rue intérieure conçue comme le prolongement de l’espace public, répond à un enjeu urbain. Il s’agit de mieux relier la « ville basse », ou quartier des affaires, à la « ville haute », le nouveau quartier Graslin se constituant autour de son théâtre.

L’effort de reconquête architecturale dans le projet de restauration avec maintien de la restauration des éléments « art déco ».

Le parti de restauration de l’architecte Yves STEFF a été de privilégier la restauration de l’architecture originelle de 1840. Les décors architecturaux du XIXe siècle, enrichis par l’apport de nouveaux ornements au XXe siècle, ont été conservés, tandis qu’une attention particulière a été portée au système d’éclairage. Le parti de restauration choisi permet aujourd’hui de lire l’évolution historique de ce monument.

Plus forte subvention de l’État (1 M€) au niveau régional depuis plusieurs années

Le montant total des travaux s'élève à plus de 4 500 000 euros.

L'aide de l'État (DRAC) est de plus d'1 M € TTC, soit 25%. Ce montant représente la subvention la plus importante en région des Pays de la Loire attribuée à un programme privé. Il a été tenu compte de la nature et du caractère exceptionnel de ce monument historique qui contribue à la dynamique du centre-ville.

Le passage Pommeraye n'est pas seulement un monument emblématique de Nantes : comme espace public, il est aussi "un croisement de lignes de vie" - selon la belle formule d'André Perron -, un lieu habité, filmé et fantasmé, auquel les Nantais et les Nantaises sont très attachés.

Une politique patrimoniale active de l’État à Nantes

Depuis de nombreuses années, l’État contribue à la conservation et à la restauration du patrimoine nantais, qu’il soit propriété de l’État (comme la Cathédrale, investissement de 2 962 000€ de 2010 à 2015), propriété de la ville (comme l’église Saint-Nicolas, subvention de 787 500 €, opération terminée en 2014) ou propriété privée (comme l’Hôtel de Seheult, rue de l’Héronnière, subvention de 476 400 €). Cette contribution forte de l’État participe à l’économie locale dans le domaine patrimonial, secteur économique fragile, mais riche d’un grand savoir-faire.

L'État participe aussi activement à la définition des modalités de gestion de ce patrimoine à travers la révision en cours du secteur sauvegardé de Nantes.

L’État concourt à développer avec les collectivités les mesures de simplification administrative en favorisant le dossier unique de demande de subvention.

Comme l’a souligné la ministre dans son message adressé à la maire de Nantes à l’occasion du sinistre de la Basilique Saint Donatien, l’État met à disposition de la ville de Nantes comme des autres propriétaires de monuments ses capacités d’expertise, de conseil et d’assistance.