Découverte fortuitement dans la Seine à hauteur de Hautot-sur-Seine lors d'une opération de dragage à la fin de l'année 2014, une épée médiévale a été retrouvée dans un état de conservation remarquable. Grâce à la générosité croisée de son découvreur et du Grand Port Maritime de Rouen, l'épée originale est en cours de restauration et une réplique a été créée à des fins pédagogiques.

En novembre 2014, une épée à une main était découverte à hauteur de Hautot-sur-Seine lors d’opérations de dragage du fleuve. Datant probablement de la fin XIIe-début XIIIe siècle, l’arme, est remarquablement conservée, avec notamment, les traces de décors sur sa lame.

L’épée, trouvée sur le domaine public, appartenait conformément au Code du patrimoine, pour moitié à l’État et pour moitié à son inventeur, David Toullalan, le pilote de la Société de pilotage de la Seine qui l’a découverte.

Désireux de voir cette pièce exceptionnelle rejoindre les collections du Musée des Antiquités de la Seine-Maritime, David Toullalan a accepté de céder aux services de l’État ses droits sur l’arme dans le cadre d’une opération de mécénat avec la direction régionale des affaires culturelles.

Restait à restaurer l’épée et à la mettre en valeur. Avec l’aide de la Mission mécénat du ministère de la Culture et de la Communication, une convention de mécénat financier a été établie avec le Grand Port Maritime de Rouen, celui-ci prenant à sa charge la restauration de l’épée et la fabrication d’une réplique à des fins pédagogiques.

C’est pourquoi une équipe du service régional de l’archéologie de la DRAC de Normandie et du Musée des Antiquités de la Seine-Maritime s’est rendue fin mars chez le forgeron Benjamin Albrycht, à qui a été confiée la réalisation de la réplique.

Installé à Videcosville, village du Cotentin, ce jeune artisan, ancien étudiant en archéologie, s’est spécialisé dans la forge d’objets et de bijoux anciens en s’appuyant à la fois sur les rapports de fouilles et sur ses connaissances des techniques de forge médiévales et antiques. Adepte de l’archéo-métallurgie, il est à la fois féron fèvre (il fabrique son propre fer), coutelier, fondeur de bronze, bijoutier, formeur de métaux en feuilles, taillandier et charbonnier.

Devant la caméra de l’équipe du Musée des Antiquités, Benjamin Albrycht a présenté les caractéristiques de la réplique avant d’expliquer les différentes étapes suivies, de la fabrication de son charbon et de ses outils, à la forge du métal en passant par l’utilisation d’un minerai ornais exploité depuis l’Antiquité. Il mène actuellement des recherches pour reproduire le nielle utilisé pour le décor cruciforme, qu'encadrent deux instruments de la Passion damasquinés, sur la lame originelle.

Une fois achevée, l’épée sera exposée pendant trois mois dans le hall d'accueil du Grand Port Maritime de Rouen. Des médiations seront assurées par le service régional de l’archéologie.