Le Festival Cinéma(s) d'Iran se déroule du 14 au 20 juin au Nouvel Odéon. Cette manifestation montre toute la diversité et la richesse du cinéma iranien. Le thème de cette cinquième édition est "l’Amour". En ouverture, le Festival présente "Le Secret de Baran" de Majid Majidi, le mercredi 14 juin tandis que la soirée de clôture (le mardi 20 juin à 20h30) propose la projection de "Valderrama" d'Abbas Amini.

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Édito de l'équipe du Festival

Le festival Cinéma(s) d’Iran fête cette année son cinquième anniversaire. Nous  entrons donc en quelque sorte dans l’âge de la maturité. En quelque sorte, car  nous souhaitons toujours garder en nous ce grain de folie qui fait notre différence,  un certain air de fraîcheur et de diversité. Le thème de cette cinquième édition du  festival est donc tout trouvé, l’Amour, mais pas n’importe lequel, l’Amour à l’Iranienne. Après la révolution, le cinéma social, la jeunesse, la guerre et la comédie  des éditions précédentes, nous devions céder la place à un thème plus sérieux... d’où ce choix.

S’il est bien un endroit où l’amour n’a jamais pu s’empêcher de sévir, de faire chavirer  les cœurs et de provoquer des drames, c’est incontestablement l’Iran. De Machhad  à Chiraz et de Tabriz à Kerman, sans omettre la fiévreuse Téhéran, l’amour règne  depuis la nuit des temps et dans toute sa folie au pays de Hafez et Khayyâm. Il  est le Maître que l’on n’ose nommer, la raison d’être de bien des cœurs, envers et  contre tout...

L’amour en Iran est un labyrinthe, dont on se demande parfois s’il mène quelque  part. Difficile de s’en sortir oui, mais pas impossible... Plus on s’acharne à le muse- ler, plus il s’exprime. Sociales, religieuses ou ethniques, les barrières sont toujours  là pour dissuader les amoureux...en vain. Idem au cinéma, où l’interdit va plus loin  que dans la «"vraie vie", où tout contact physique entre homme et femme, entre  époux et épouse, mère et fils, est strictement proscrit... Et pourtant...

À travers les films programmés, un panorama de films d’avant et après la révolution vous sera présenté, où déjà les règles de l’amour diffèrent, donnant souvent  l’impression de ne pas avoir affaire au même pays. Comment comparer l’amour  de Monsieur Halou dans  Monsieur Naïf (1972) avec celui de Monsieur Rahmani dans  Le Foulard bleu (1995) ? Comment s’exprime l’amour dans le premier fi lm parlant de  l’histoire du cinéma iranien,  La fille de la tribu Lor (1933) et comment il ne s’exprime  pas (pudeur oblige !) dans cette merveilleuse adaptation par Massoud Kimiaï d’un  des textes de Sadegh Hedayat,  Dash Akol (1971) ?

Mais il ne sera pas seulement question d’amours contrariées ou triomphales cette  année. Comme c’est d’abord la jeunesse qui fait vivre le cinéma, à travers ses rêves,  ses refus et ses préoccupations, toute une série de jeunes réalisateur et acteurs  – dont l’extraordinaire Navid Mohammadzadeh, héros de Lantouri et de Perpétuité  plus un jour, emblème de cette génération montante – viendront nous présenter  leurs films, et nous donner un avant-goût du cinéma iranien en devenir. C’est l’Iran  d’aujourd’hui qu’ils nous apportent, et c’est celui du futur qu’ils esquissent dans  leurs films.

Voilà bientôt un an que le cinéma iranien est en deuil d’Abbas Kiarostami. Poète- cinéaste, Kiarostami a enchanté le cinéma iranien pendant plus de trente ans, au  point de devenir un de ses repères, un de ses piliers. Mais sans doute plus encore  que ses spectateurs, il a enchanté ses proches, ses amis, sa famille. C’est donc pour  lui rendre hommage que son ami et collaborateur, Seifollah Samadian, lui a consacré un émouvant portrait,  76 minutes et 15 secondes, que nous avons le bonheur de  présenter en sa présence, après sa projection à la Mostra de Venise en 2016. Ce sera  un des temps forts de ce festival, et l’hommage nécessaire à un de ceux qui ont fait  la grandeur du cinéma iranien.

Et puis le festival Cinéma(s) d’Iran a aussi pour vocation de se faire l’écho des autres  grands festivals où le cinéma iranien est représenté, et notamment de Cannes, où  depuis plusieurs années l’Iran apporte son lot de films, et de surprises. Le festival  s’ouvrira notamment par une de ses avant-premières, le beau documentaire

Avant  la fin de l’été de Maryam Goormaghtigh qui a fait cette année l’ouverture de la section ACID. Nous aurons aussi l’occasion de découvrir le premier film d’un cinéaste  prometteur, Abed Abest,  Simulation, présenté cette année à la Berlinale.  Enfin, pour les plus jeunes mais pas seulement, des films d’animations, des documentaires et bien sûr des courts-métrages viendront compléter cette édition, et  apporter une touche de fraîcheur à notre programmation.

 

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Informations pratiques

Cinéma Le Nouvel Odéon 6, rue de l’École de Médecine 75006 Paris