Une convention de mécénat de compétences a été signé jeudi 2 février à Amiens pour la sauvegarde et la reconstruction 3 D du site archéologique de Pont-Sainte-Maxence dans l’Oise.

Marc Drouet, directeur régional des affaires culturelles Hauts-de-France, Hugues Renson, délégué général de la Fondation Groupe EDF et Dominique Garcia, président de l'Inrap ont signé jeudi 2 février dans les locaux du site d’Amiens de la Drac Hauts-de-France un accord de mécénat qui rend possible un programme d’étude novateur ainsi que la conservation-restauration de certains éléments fragiles du site archéologique de Pont-Sainte-Maxence.

Grâce à cet accord, les vestiges de cet ensemble monumental de Pont-Sainte-Maxence, mis au jour par l’Inrap en 2014, vont faire l’objet d’une campagne de sauvegarde et de reconstitution 3D dans l’optique d’une présentation des vestiges au public.

Une façade monumentale, une statuaire exceptionnelle

Ce monument du milieu du IIe siècle de notre ère a livré une statuaire remarquable, sans équivalent en Gaule romaine. L’entrée s’y faisait par une façade monumentale de près de 10 mètres de haut et 70 mètres de long. Découverte effondrée, elle était percée d’une série de 13 à 17 arcades, surmontées d’un entablement et, fait exceptionnel, d’une frise d’attique qui évoque le vocabulaire architectural des arcs triomphaux. L’ornementation, parfois rehaussée de couleurs, révèle une profusion de décors sculptés d’une qualité remarquable : animaux, scènes mythologiques, statues de divinités... D’autres éléments décoratifs ont aussi été découverts : balustrades à décor de « S » affrontés et de lances, fragments de placage en marbre.

Un programme de sauvegarde et d’expertise

L’intérêt de la découverte pour le patrimoine national a motivé la mise en place de solutions innovantes pour protéger les éléments lapidaires, sous le contrôle scientifique de la Drac Hauts-de-France. La mise au jour, notamment a provoqué une dégradation de la pierre qui nécessite de missionner une spécialiste des collections publiques et des monuments historiques pour restaurer les quatorze blocs les plus emblématiques et leur rendre leur aspect originel. Le traitement de ces mobiliers sera aussi l’occasion de mener, avec le concours de chercheurs d’EDF des études sur les matériaux employés ( pigments, mortiers) et leur provenance géographique.

Restitution 3D de la façade et reconstitution du mécanisme de chute

Le chaos de milliers de blocs et de fragments, produit par l’effondrement de la façade monumentale quelques décennies après sa construction, a été scrupuleusement relevé sur plan par les archéologues. Dans le cadre de son mécénat de compétences, la Fondation Groupe EDF a noué un partenariat avec l’ Institut national des sciences appliquées (INSA) de Strasbourg dont le travail viendra compléter l’analyse des archéologues. 65 blocs de toutes tailles seront ainsi numérisés afin de proposer une restitution 3D du monument. En confrontant leurs hypothèses, archéologues et ingénieurs tenteront de reconstituer l’agencement de la façade ainsi que le mécanisme de chute du monument, dans le but de le présenter au public.