Le MUDO -Musée de l’Oise et le Quadrilatère à Beauvais accueillent l’exposition Le naturalisme et le baroque, XVIIe siècle du 27 avril au 17 septembre 2017 dans le cadre du cycle des expositions d’art italien.

La peinture du Seicento est la mieux représentée dans les collections des musées de Picardie, avec une abondance de tableaux représentant les grands courants picturaux et les principales écoles. L’exposition se partage entre le MUDO - Musée de l’Oise et Le Quadrilatère. Au MUDO, 41 tableaux évoquent la peinture après Caravage, l’émergence de nouveaux genres, le paysage et la nature morte ainsi que le théâtre du Baroque.

À l’ombre de Caravage

Une copie, récemment découverte dans les réserves du musée de Senlis, d’une interprétation de la Madeleine en extase, l’un des derniers tableaux peints par Caravage et disparu à sa mort, ouvre la section consacrée aux thèmes synonymes du renouveau de la peinture opéré par l ’artiste : les scènes de mœurs avec Angelo Caroselli, L’Entremetteuse ou les scènes de taverne.

Caravage a également renouvelé le répertoire de la peinture religieuse, en travaillant à des effets spectaculaires et théâtraux où les corps dénudés possèdent une intense force dramatique.

Cette section l’évoque avec deux représentations du Martyre de saint Sébastien par Giovanni Antonio Galli, dit Spadarino et Francesco Rustic. Entre contemplation et revendication, une série de figures méditatives évoquent les "portraits de la pensée" : Saints de Ribera et docteurs de l’Église composent cette illustration du portrait contemplatif.

Les nouveaux genres picturaux et le théâtre du Baroque

La naissance de la peinture de paysage s’opère en Italie par l’influence combinée des peintres nordiques, Pieter Mulier dit Tempesta, Tempête avec naufrage et des Vénitiens, Carlo Saraceni Paysage au bon Samaritain. Cette section illustre l’évolution de ce phénomène en abordant tous les "genres" du paysage : historique, naturaliste, menaçant ou imaginaire avec Alessandro Salucci, Canal bordé d’architectures.

La Nature morte est un genre très prisé des collectionneurs autant par la richesse des compositions, la virtuosité dans le rendu des fruits, des fleurs ou des objets que par la symbolique des sujets. Ce genre se développe principalement à Naples et à Rome : le foyer romain est représenté par la magistrale Corbeille de fruits de Michele Pace del Campidoglio et la somptueuse Nature morte au tapis et à l’aiguière de Noletti dit Il Maltese.

Illustration parfaite du baroque, la dernière section éblouira les spectateurs au travers d’œuvres de provenances et d’écoles différentes. Formé à Rome, Giovanni Francesco Romanelli (1610-1662) vient décorer les appartements de la reine Anne d’Autriche à Paris. La seconde moitié du siècle est celle de l’explosion du Baroque romain, destiné à se répandre dans toute l’Italie puis l’Europe : son fondateur, Giovanni Battista Gaulli (1639-1709) est représenté par un chef-d’œuvre, La Querelle d’Achille et d’Agamemnon.

Au Quadrilatère, 43 œuvres illustreront l’art de la Contre-Réforme, la peinture sacrée, héroïque et allégorique ainsi que la représentation de la figure humaine, du portrait à la tête d’expression.

La peinture dévotionnelle de la Contre-Réforme est avant tout marquée par un renouvellement des thèmes et des discours. Les dimensions imposantes des tableaux d’autel et les sujets variés mettant à l’honneur les saints et leur martyre ou la vie de la Vierge ont été particulièrement nombreux au XVIIe siècle. Quelques beaux retables provenant d’églises de Picardie sont révélés pour la première fois au public comme L’Extase de saint François de Luca Giordano et L’Adoration des bergers d’Antonio David. La chapelle du palais de Compiègne s’est séparée de trois œuvres déposées par le Louvre au XIXe siècle notamment Le Repos de la sainte Famille de Valerio Castello. L’ultime chef-d’œuvre de Jusepe Ribera, Le Miracle de saint Donat marque cette présentation. La peinture de dévotion privée est féconde durant cet âge d’or du Baroque. La variété des thèmes religieux n’a d’égale que celle des factures ou des styles propres aux différents foyers artistiques de l’Italie du XVIIe siècle. À Bologne, la leçon de Guido Reni est poursuivie par Michele Desubleo (Saint Sébastien et la Fuite en Egypte). À Florence, les artistes laisseront parler une sensibilité plus excentrique (Cecco Bravo, Le Christ montrant ses plaies)

Des icônes de vertu, saintes, martyres, figures exemplaires de la Bible (Giovanni Martinelli,Suzanne et les vieillards) et de l’Antiquité (Antonio Zanchi, La Mort de Lucrèce) composent cette évocation de la femme héroïque, maîtresse de son destin. À cela s’ajoutent des allégories morbides ou théâtrales, Sebastiano Mazzoni, Allégorie des Arts.

Diverses représentations de la figure humaine sont regroupées dans une salle pour composer une illustration à caractère anthropologique de l’humanité dans toute sa diversité : hommes de culture (Francesco Cozza, Tommaso Campanella), princes triomphants (Lorenzo Lippi, L’Archiduc Ferdinand Karl), modèles anonymes et figures de fantaisie (Soldat, Pietro Della Vecchia).

Une exposition reconnue d’intérêt national

Cette exposition a reçu le label "exposition d'intérêt national", attribué par le ministère de la Culture et de la Communication. Il récompense chaque année les musées de France qui mettent en œuvre un projet d'exposition remarquable par sa qualité scientifique, ses efforts en matière de médiation culturelle et son ouverture à un large public.