Prêt de deux coeurs votifs offerts le 29 septembre 1790 par Madame Elisabeth, sœur du roi Louis XVI, à la cathédrale de Chartres (classés monument historique par arrêté du 23 mai 1975).
Présentés jusqu'en 2005 dans le trésor de la cathédrale de Chartres, ces cœurs sortent exceptionnellement de l'ombre et sont présentés au début de la dernière section de l'exposition consacrée à l'arrestation et à la captivité au Temple de la famille royale.

Exposition "Madame Elisabeth, une princesse au destin tragique 1764-1794" 

du 27 avril au 21 juillet 2013, au domaine de Madame Elisabeth (73 avenue de Paris à Versailles)

Exposition réalisée en partenariat avec le Conseil général des Yvelines.

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Ces deux petits cœurs réunis représentent d'une part le Sacré-cœur de Jésus ceinturé de la couronne d'épines et surmonté de la croix (moderne) et d'autre part le Cœur immaculé de la Vierge Marie enserrée dans la couronne de roses. Ce dernier est transpercé par le glaive et surmonté des flammes d'où jaillissent une tige comportant trois fleurs de lys.

Réalisé en or jaune et en or rouge, le talent de l'orfèvre réside dans le travail de ciselure notamment des couronne d'épines et de fleurs enserrant les cœurs. De petites dimensions (10,7 sur 10,5 cm et 2 cm d'épaisseur), ils n'en sont pas moins chargés d'une forte valeur émotionnelle. En effet, Madame Elisabeth donna ces cœurs le 29 septembre 1790 à la suite d'un vœu fait pour obtenir du Saint-Coeur de Marie la conservation de la religion en France. La prière d'accompagnement de la princesse n'a pas été conservée mais des gravures ont fixé ce vœu et sont présentées dans l'exposition.

En 1789, année de sa majorité, la princesse quitte définitivement Versailles pour s'installer avec la famille royale au palais des Tuileries. Refusant de partir en émigration, elle affirma que son devoir était de rester auprès de son frère, le roi. Emprisonnée au Temple après le 10 août 1792, elle fut précédée sur l'échafaud par Louis XVI et Marie-Antoinette.

L'exposition de Versailles offrira pour la première fois l'opportunité de découvrir la maison de Mme Elisabeth où sera notamment présentée une robe inspirée du célèbre portrait de Mme Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842). Morte à tout juste 30 ans, après un procès sommaire, Madame Elisabeth fut désormais considérée comme une princesse martyre.

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Illustration :

Deux cœurs votifs, 1790, Trésor de la cathédrale de Chartres - cliché, DRAC Centre / CRMH, F. Audebrand