Il sera présenté pour la première fois au public dans le cadre des «Journées européennes du patrimoine» 2013, avec le concours du Service régional de l’archéologie (DRAC Centre), de la Région Centre, de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et de l’ASSAAM.

À Saint-Marcel (Indre), le musée est installé à l’emplacement d’un oppidum gaulois, devenu agglomération gallo-romaine au Ier siècle de notre ère. Créé en 1990, le musée de site présente à la fois les objets et vestiges (théâtre, fontaine...) mis au jour depuis le XIXe siècle. Les chercheurs y mènent également chaque été, depuis 30 ans, des fouilles archéologiques, à l’aide d’étudiants stagiaires.

Depuis 2009, à l’emplacement d’une nouvelle sortie du musée, plusieurs campagnes de fouilles programmées se sont succédé devant la façade est du bâtiment, sur une surface de 300 m². La découverte exceptionnelle d’un service à vin en alliage cuivreux vient enrichir nos connaissances sur ce site remarquable et confirme un certain niveau de vie de la population d’Argentomagus, comme le laissait déjà supposer la présence des différents ensembles monumentaux mis au jour au sein de l’agglomération.

Ces récentes interventions ont permis de mettre en évidence un ensemble monumental édifié durant la seconde moitié du Ier siècle de notre ère au sein même du fossé de l’oppidum gaulois.

Le service à vin

Le dépôt a été mis au jour à proximité du bâtiment quadrangulaire, dans ce qui semble être, en l’état actuel des données, une structure de chauffe (four ?) qui perfore les derniers niveaux de sols attribués à la fin du IIe – début du IIIe siècle de notre ère. Parmi la vaisselle issue du dépôt, trois vases complets permettent de confirmer la datation tardive du service : IIIe siècle de notre ère. D’une facture et d’un état de conservation remarquables, les 13 objets, principalement en alliage cuivreux (bronze), qui composent le service ont été découverts en espace clos dans un grand chaudron d’environ 0,80 m de diamètre. Ce dernier contenait également les fragments de deux autres chaudrons plus petits, une anse probable de situle en fer, deux casseroles (ou patères), deux cruches (oenochoés), dont l’une comporte une anse décorée d’Hercule se reposant et de Télèphe représenté avec une chèvre, une coupe, un bassin, une passoire avec un bec verseur orné d’une tête porcine et deux plats argentés. L’un d’eux est muni d’un petit médaillon central figurant un griffon.

Si quelques cas sont connus en France, la découverte de dépôts de vaisselles en alliage cuivreux et argenté reste assez rare. Outre l’aspect exceptionnel de la découverte, le service d’Argentomagus présente l’intérêt d’avoir été mis au jour dans son contexte archéologique.