Dépôt légal : ISSN 2271-2895.
Collection "Patrimoines en région Centre-Val de Loire"
Patrimoine restauré n°25, décembre 2015, 44 p.

La restauration et la remise en place du tableau figurant L’entrée solennelle de Monseigneur de Pâris à Orléans en 1734 sont l’occasion, pour la Direction régionale des affaires culturelles du Centre-Val de Loire, de se pencher sur l’histoire et l’iconographie de cette œuvre majeure de Charles Joseph Natoire, peintre du roi Louis XV. Exécutée en 1745, elle prit immédiatement place dans l’ancien palais épiscopal pour lequel elle avait été commandée.

C’est dans le cadre de la réhabilitation totale de l’ancien hôtel des évêques d’Orléans, aujourd’hui hôtel Dupanloup, pour y installer le Centre international universitaire pour la recherche de l’Université d’Orléans, que ce tableau, propriété de l’État, classé au titre des monuments historiques, a pu être restauré sous le contrôle scientifique et technique de la DRAC et avec son soutien financier. Réinstallé dans l’escalier d’honneur, il a retrouvé ainsi son lustre d’antan.

Figurant une « entrée », digne des entrées royales dans les « bonnes villes », le tableau accueille les visiteurs qui comprennent ainsi la symbolique et l’importance du rôle des évêques vis à vis des populations de leur diocèse. Les codes esthétiques employés par Natoire permettaient de transmettre un message. La composition de l’oeuvre exprime visuellement le lien particulier qui unit le titulaire de la charge à la ville, qui apparaît munie des attributs de prestige et de défense des cités depuis l’Antiquité. Les portes sont des lieux particuliers d’accueil, où le passage du prélat lui permet d’exercer ses bienfaits rituels vis à vis de la population.

Ce 25e numéro de la série Patrimoine restauré permet de mettre en exergue les différentes techniques et corps de métiers réunis autour de cette oeuvre, dont la taille monumentale a impliqué des opérations exceptionnelles pour assurer sa dépose, sa restauration minutieuse en atelier, et sa réinstallation in situ. Tout ce déroulé, qui a duré près de trois ans, méritait d’être expliqué et partagé. Cette parution est enfin l’occasion de remercier toutes celles et ceux qui ont oeuvré pour ce chantier de restauration avec constance, dévouement et rigueur scientifique.