Les constructions du XXe siècle à Mayotte sont particulièrement exposées à la destruction ou à la dégradation car, dans une période très courte de trente ans, la société mahoraise a connu des mutations urbaines et sociales qui ont radicalement transformé l’organisation spatiale des villes et des villages et la physionomie des maisons.
Il est indispensable de transmettre aux jeunes générations la connaissance de l’histoire en marche de l’architecture et de l’urbanisme à Mayotte et de sensibiliser l’ensemble des habitants et des décideurs à la valeur d’un patrimoine qui fut à l’avant-garde du développement durable. L’iconographie très riche de ce livret permet d’identifier les maisons, les édifices publics et les ensembles urbains qui sont autant de témoins matériels des évolutions techniques, économiques, politiques et sociales de l’île.
Mayotte en mouvement, Mayotte en construction, Mayotte à vivre, c’est ce que donne à voir cette nouvelle publication qui emmène le lecteur à travers maisons, lotissements et immeubles, à la découverte d’un patrimoine qui nous raconte les transformations spectaculaires de Mayotte au XXe siècle. Pour reprendre les propos de l’un des auteurs de ce livret, il est important de retenir « la leçon mahoraise » dont l’urbanisme des « origines » a su tisser des liens harmonieux avec une nature respectée, transformée en matériaux de construction, nourricière et source de bien-être. Les Mahorais peuvent être fiers de cette créativité qui les place à l’avant-garde des méthodes de développement durable du XXIe siècle. Tout en prenant acte de l’inéluctable transformation de la société mahoraise, il faut prendre garde à cet équilibre indispensable entre nature et culture, valoriser et nommer les acquis et les savoir-faire du passé et offrir aux habitants de Mayotte de nouvelles façons d’habiter l’île, en conjuguant la reconnaissance des valeurs traditionnelles de solidarité et de « vivre ensemble » et les valeurs républicaines qui fondent une citoyenneté nouvelle. Frédéric Veau |
