Le debaa est une pratique dévotionnelle autant raffinée que savante qui fait désormais partie du patrimoine immatériel français. À Mayotte, des femmes à la beauté resplendissante chantent et se balancent en effectuant d’élégants mouvements de bras à l’unisson.
L’expression de leurs visages, leurs voix et la délicatesse de leur gestuelle transmettent une sensation de sérénité et d’harmonie, d’unité et de communion.
Une aura de rêve enveloppe l’univers de cette pratique. On ne peut qu’être fascinés par ces femmes qui parcourent le monde pour partager leur manière de vivre, la dévotion religieuse et leurs valeurs les plus chères. Dans l’ivresse de leurs chants et de leurs danses…
Identifier, préserver et transmettre le patrimoine matériel et immatériel sont des missions fondatrices du ministère de la Culture et de la Communication. La politique volontariste menée en partenariat avec la Collectivité départementale en matière de valorisation, de conservation et de communication du patrimoine est une impérieuse nécessité pour les générations futures. La mémoire du passé est le respect du présent et nous en sommes tous les acteurs. Aussi, notre responsabilité est collective, le patrimoine de Mayotte est le bien commun de l’ensemble de la nation et c’est dans le dialogue et la concertation avec le plus grand nombre qu’il nous faut mettre en œuvre ce projet. C’est bien pour cela que le projet du musée est inscrit dans le plan « Mayotte 2025 ». Patrimoine vivant, pratique dansée et chantée traditionnelle soufie, le debaa témoigne de la vitalité et de la créativité de la culture mahoraise aujourd’hui. Cette publication qui lui est consacrée, quatrième ouvrage de la collection « Patrimoines cachés » initiée par la Direction des affaires culturelles de la Préfecture de Mayotte, et l’installation audiovisuelle qui l’accompagne jouent un rôle éducatif important par la force des liens entre les générations et le lien social qu’elles contribuent à tisser ou à retisser. Seymour Morsy |
