Monsieur l’Ambassadeur,

Mesdames et Messieurs,

Chers amis,

 

 

Je suis très heureuse de vous recevoir ici ce soir, à la Résidence de France, pour ouvrir cette année culturelle croisée France-Corée. Avec Laurent Fabius, nous avons eu la très grande joie de l’inaugurer en présence du Premier ministre Hwang Kyo-ahn, à l’occasion de sa visite officielle à Paris, le 18 septembre dernier.

 

C’est à mon tour de me rendre à Séoul, où je prépare aussi la visite du Président François Hollande, qui aura lieu dans les prochaines semaines, avant de me rendre à Busan, pour le Festival du Film, en compagnie de cinéastes français. Je salue d’ailleurs la présence ce soir de KIM Dong-ho, son directeur honoraire, dont la présence nous honore tout particulièrement. 

 

La France et la Corée ont établi leurs premières relations diplomatiques il y a 130 ans cette année. Je crois pouvoir dire aujourd’hui qu’elles sont particulièrement fructueuses, pour le plus grand bénéfice de nos deux pays, et je m’en réjouis. Nous avons en effet beaucoup à partager et beaucoup à faire ensemble, pour préparer l’avenir. C’était le sens de mes chaleureux échanges ce matin avec Mme PARK Guen-hye, Présidente de la République de Corée. C’est aussi la volonté que je partage avec mon homologue coréen, M. KIM Jong-deok.

Cette année culturelle est l’occasion de le montrer et d’avancer sur le chemin d’une coopération toujours plus étroite.

 

Je pense bien entendu à la coopération culturelle. Elle est déjà très forte : en témoignent les liens qui se sont tissés entre le Théâtre National de Chaillot et au Théâtre National de Corée, qui donnera lieu à une création de José Montalvo avec la Compagnie Nationale de danse de Corée, ou ceux qui unissent le Palais de Tokyo au Seoul Museum of Art.  Depuis le mois dernier, la France est placée sous le signe de la Corée. A partir de mars, c’est la Corée qui sera placée sous le signe de la France. Les expositions et les événements se répondront, pour que chacun découvre le meilleur de la création contemporaine dans nos pays respectifs. Qu’il s’agisse du design ou du luxe, de l’électro ou de la musique baroque, en passant par la danse, le cinéma bien sûr, et l’art contemporain.

Cette coopération, nous entendons la renforcer, en particulier pour ce qui relève de l’échange des jeunes artistes et de la création numérique. Je signerai d’ailleurs dans les prochains jours avec le Ministre de la culture coréen un arrangement administratif pour tracer les lignes de force de cette coopération pour les cinq ans à venir. Nous réfléchirons d’ailleurs ensemble au respect du droit d’auteur et à la diversité culturelle, qui sont des enjeux majeurs aujourd’hui, à la fois pour préserver et renforcer la créativité de la France et celle de la Corée.

La créativité, vous le savez, est aujourd’hui l’un des premiers moteurs de nos sociétés ; j’ai eu l’occasion de l’évoquer ce matin, à l’Université féminine de Sookmyung. Le numérique a décuplé les possibilités d’innovation, de création, de transmission et de partage des savoirs et des expériences. Un nouveau paradigme est à l’œuvre. Une grande mutation.

 

La France, comme la Corée, en ont saisi toute l’importance. Et je veux rendre hommage à la façon dont vous avez su, ici, jeter les bases d’une « société intelligente », rompue à l’innovation, mais restée elle-même. Vous avez ancré cette créativité dans un patrimoine et un art de vivre qui font à juste titre votre fierté. La « prospérité culturelle » entre en résonnance avec l’exception culturelle que nous avons développée en France, où patrimoine et innovation ont aussi toute leur place.

Nous avons les uns les autres des entrepreneurs de talent, des savoir-faire qui font notre fierté, des créateurs audacieux, et nous entendons le partager ensemble.

 

Le Premier Ministre Manuel Valls a d’ailleurs lancé la semaine dernière la campagne « Creative France » conçue par Business France, dont je salue les représentants.

C’est aussi, indirectement, la vocation de cette Année France Corée, qui contribuera j’en suis certaine à renforcer l’attractivité de notre pays, et à donner envie, en particulier aux jeunes, de découvrir la langue française, notre culture, nos universités et nos savoir-faire. Le logo de cette saison croisée a d’ailleurs été imaginé par une entreprise française, et l’Ambassade de France a mis en place une plateforme vidéo internet, en partenariat avec Naver, pour faire découvrir aux jeunes coréens la créativité française d’aujourd’hui.

 

La programmation de cette Année France-Corée est riche, ici comme en France, d’événements de très grande qualité. Elle doit beaucoup au travail d’Henri Loyrette, Président de l’année France-Corée, à celui de Jonho Choe, coordinateur national de l’Année France-Corée, en charge de la direction artistique et d’Agnès Benayer, Commissaire générale pour la France. Mes remerciements vont aussi en particulier aux équipes de nos ambassades respectives, et pour la France, à Fabien Penone, qui nous ouvre ses portes aujourd’hui, ainsi qu’à l’Institut Français.

Permettez-moi également de saluer l’engagement des mécènes, sans lesquels cette année n’aurait pu avoir lieu. Tous ont œuvré pour ce projet avec une conviction : rappeler que la culture est partage, influence, créativité, liberté d’expression. Qu’elle prend ses racines dans une histoire, un patrimoine, mais regarde aussi l’avenir, en s’inscrivant dans la modernité. La culture est substantiellement un échange, qui bâtit du commun – et le plus souvent par la fête. Elle est tout simplement un projet de société.

 

Je souhaite que cette Année France-Corée nous rapproche encore davantage les uns des autres et connaisse le retentissement qu’elle mérite.

Merci à vous.