C’est avec une grande émotion que j’apprends la disparition de Xavier Douroux.

Le monde de l’art est en deuil.

Xavier Douroux aura été cet inlassable inventeur, cet innovateur, ce pionnier qui ne laissait jamais indifférent.

Dès 1977, avec son complice de toujours, Franck Gautherot, il crée à Dijon, cette ville qu’il aimait tant, dans cette Bourgogne qu’il aimait tant, le centre d’art contemporain le Consortium. Ensemble, ils lui donneront un rayonnement local, national et international par des expositions qui ont marqué l’époque, avec des artistes dont la liste est aussi longue que prestigieuse, d’Annette Messager à Alberto Giacometti, de Hans Haacke à Rodney Graham et à Bertrand Lavier.

Avec ce même associé et ami, il crée, en 1992, la maison d’édition indépendante Les Presses du réel, entièrement dédiée à l’art, aux artistes, à la culture. C’était alors une « première » dans un centre d’art et cette expérience demeure encore aujourd’hui inégalée.

Avec l’artiste François Hers et l’aide active de la Fondation de France, il a contribué à la conception et à la mise en œuvre du dispositif Les Nouveaux Commanditaires, qui propose de nouvelles relations entre l’art, les territoires et les habitants et réinvente le concept même de médiation.

Xavier Douroux était un homme à la culture riche et éclectique, à l’intelligence brillante et rapide, un homme fidèle en amitié, fidèle aux artistes. Il comprenait tout avant tout le monde et il agissait vite, avec ténacité.

Il continuera d’inspirer toutes celles et tous ceux qui travaillent à la rencontre de l’art et des publics.

Sa disparition est une perte immense pour tous les artistes et tous les acteurs du monde de l’art qu’il aura accompagnés avec générosité. Son regard incomparable, comme sa critique souvent amusée, seront difficilement remplacés.

J’adresse à sa famille et à ses proches, ainsi qu’à l’ensemble des collaborateurs du centre d’art contemporain Le Consortium mes plus sincères condoléances.