Le monde du théâtre perd avec la disparition de Michel Corvin un infatigable découvreur et auteur d’ouvrages fondamentaux sur l’art dramatique.

Il est en particulier le concepteur du Dictionnaire encyclopédique du Théâtre qui, depuis 1991, a accompagné plusieurs générations de praticiens, critiques, universitaires et amateurs de théâtres.

Professeur honoraire à l’Institut d’Études Théâtrales de l’Université Paris III, enseignant à l’école régionale d’acteurs de Cannes et même récemment comédien dans un Faust dirigé par le metteur en scène Robert Cantarella, Michel Corvin était une voix essentielle au théâtre français. Personne n’était préparé à sa soudaine disparition tant il déployait encore, à 85 ans, une énergie insatiable à la connaissance et au partage de l’histoire du théâtre et à son actualité.

Il pouvait s’intéresser avec la même passion au théâtre d’avant-garde des années 20 et 50, aux scénographies de Poliéri, au théâtre de boulevard, à la sémiologie théâtrale, veiller à l’édition du Théâtre Complet de Jean Genet dans la Pléiade ou accompagner l’Anthologie des auteurs dramatiques de langue française.

Auteur d’un récent ouvrage sur la critique de l’humanisme dans le théâtre contemporain, intitulé « L’Homme en trop », il est déjà l’homme qui manque trop au théâtre français.

Je présente à sa femme, à ses filles, à ses proches, mes plus sincères condoléances.