David Bowie est mort, et c'est une icône, comme il en existe peu, qui nous a quittés. Pour ma génération, pour toutes les générations, l'émotion est immense.

Monstre sacré du rock, explorateur génial de la scène pop, star charismatique aux métamorphoses légendaires, David Bowie a été tout cela, et bien d’autres choses encore.

Il a été aussi – il a été surtout – ce génie musical dont l’élégance a survolé, pendant près d’un demi-siècle, la scène rock mondiale, de Berlin à New York, en passant, bien entendu, par Londres, où il connaîtra ses premiers succès.

Derrière les masques de Ziggy Stardust ou Aladdin Sane, derrière les métamorphoses successives de sa carrière, de ses débuts aux expérimentations de Blackstar, son dernier album sorti la semaine dernière, en passant par sa période berlinoise et sa tentation disco, derrière aussi son intérêt pour d’autres arts, le cinéma, la peinture ou la mode, se trouvait toujours la même curiosité impeccable. Chacune de ses œuvres, unique en son genre, laissait transparaître une forme d'inquiétante étrangeté, née de cette liberté absolue, qu'il revendiquait intensément comme un oriflamme.

Malgré sa disparition, son étoile, elle, ne s’éteindra jamais. Ce matin, mes pensées vont à ses proches, à son public, à tous ceux qui ont grandi et vécu en fredonnant dans leur tête les mélodies de David Bowie.