Avec Michel Galabru, c’est un très grand comédien qui s’est éteint. C’était une figure, une voix reconnaissable entre toutes, une personnalité d’une extraordinaire puissance comique. Au théâtre, il avait un sens de la salle, un instinct, un don qui n’appartient qu’à très peu de comédiens, pour établir en quelques secondes le contact avec le public.

 

L’ancien pensionnaire de la Comédie-Française, la tête d’affiche de tant de comédies de boulevard aura aussi lié son nom à bien des films dont nous gardons la mémoire, de Comencini, Costa-Gavras ou Bertrand Blier. Dans tous les tournages auquel il a participé, Michel Galabru apportait quelque chose d’unique, un peu de folie, de démesure, de fantaisie et beaucoup d’humanité. Il y avait de la tendresse et de la générosité dans cet humour qui lui était si singulier.

 

Sa verve ne doit pas faire oublier qu’il savait tout jouer, tout interpréter, et pas seulement les emplois de comique. Dans Le juge et l’assassin, Bertrand Tavernier lui avait offert l’un de ses grands rôles dramatiques. Une étonnante prestation qui lui avait valu un César et qui avait permis au grand public de découvrir un tout autre Galabru. Et c’est encore un autre visage qu’il donnait à voir en 2010 dans le rôle du grand-père d’Anna que lui avait confié Kattell Quillévéré, dans un Poison violent.

 

C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris sa disparition. Mes pensées vont aujourd’hui à ses proches et à tous ceux qui ont travaillé avec lui, en particulier au Théâtre Montmartre-Galabru.