Écrivain, metteur en scène, cinéaste, Alexandre Astruc a incarné le Saint-Germain-des-Prés brillant, passionné, qu’il s’agisse de ses premières amours – les mathématiques – ou de la création cinématographique.

Avec son premier film, « Le rideau cramoisi », qui obtint le prix Louis Delluc, il offrit l’un de ses premiers grands rôles à une merveilleuse actrice, Anouk Aimée. On lui doit aussi de très belles adaptations de Flaubert et de Maupassant.

Les six heures d’entretien avec Jean-Paul Sartre qu’il a filmé en collaboration avec Michel Contat constituent un très grand moment d’intelligence.

Pour tous les cinéphiles, Alexandre Astruc est aussi l’auteur d’un mémorable article écrit en 1948 où il mettait à l’honneur le concept de « caméra stylo » qui revendiquait pour le cinéma, avec les moyens qui lui sont propres, la capacité d’exprimer une pensée avec autant de précision et de puissance évocatrice qu’un essai ou un roman, et posait les fondements théoriques d’un véritable cinéma d’auteur.