Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, et Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, se réjouissent d’une découverte archéologique majeure qui vient d’être faite dans le cadre d'une fouille programmée à Bruniquel, dans le Tarn-et-Garonne. Des élévations de spéléothèmes (stalactites et stalagmites), ordonnées par la main humaine voici plus de 175 000 ans par un groupe de néandertaliens anciens, ont été mises en évidence.

Le site de Bruniquel révèle que les premiers représentants européens de Néandertal se seraient appropriés des grottes profondes, y construisant des structures complexes au moyen de stalagmites brisées et agencées, y apportant et entretenant des feux. L’ensemble de ces vestiges témoigne de l’organisation sociale complexe et de la maîtrise des techniques du feu par l’homme de Néandertal.

Aucun site architecturé de cette nature et de cette ampleur pour le Paléolithique moyen n’a jusqu’à présent été signalé. Ce qui fait du site de la grotte de Bruniquel un exemple pour l’instant unique à l’échelle mondiale.

Cette découverte n’a pu avoir lieu que grâce à l’existence et à la maîtrise de nouvelles méthodes de datation basées sur l’Uranium-Thorium et par la détection des anomalies magnétiques provoquées par la chaleur qui a pu indiquer la présence de nombreux feux d’éclairage.

Cette campagne est emblématique d'un travail de fond poursuivi par les chercheurs préhistoriens, parmi lesquels les équipes françaises figurent aux toutes premières places, et qui, fouille après fouille, étude après étude, renouvelle en profondeur notre perception de la vie de nos lointains ancêtres. Avec plus de 180 grottes ornées sur 300 répertoriées dans le monde, la France et ses équipes scientifiques et de conservation tiennent un rôle de premier plan.

Audrey Azoulay et Thierry Mandon tiennent à remercier ici les principaux acteurs de cette recherche novatrice :

  • le laboratoire « De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie » (PACEA), associant le CNRS, l’Université de Bordeaux et le ministère de la Culture et de la Communication, conventionné via l'accord cadre Culture/CNRS 2016-2020,
  • l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB) de Bruxelles,
  • le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE), associant le CNRS, le CEA et l'Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines,
  • l'Université Xi'an en Chine,
  • l'Université du Minnesota aux Etats-Unis,

sans oublier la Société spéléo-archéologique de Caussade, pour les aspects logistiques.

En complément de l’archéologie préventive, la fouille programmée est une fouille archéologique qui s'inscrit dans le cadre d’une programmation scientifique nationale. Elle est élaborée par les représentants de la communauté scientifique chargée de l’archéologie en France (Service régional de l’archéologie de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), services d'archéologie municipaux, départementaux, etc., CNRS).

Outre son engagement direct au sein du laboratoire PACEA, le ministère de la Culture et de la Communication, par son service régional de l'archéologie de la DRAC Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, a soutenu financièrement et assuré le contrôle scientifique et technique des opérations de recherches archéologiques de Bruniquel.