En présence d’Hélène Geoffroy, secrétaire d’État à la politique de la Ville, et de Lilian Thuram, parrain du dispositif, Audrey Azoulay a présenté, le 1er juin, les nouvelles ambitions de Démos, un dispositif d’éducation musicale à vocation sociale. "À l’horizon 2018, Démos comprendra 30 orchestres impliquant 3000 enfants de milieux populaires", a précisé la ministre.

Ouverture à la musique classique

Ils ont de 7 à 14 ans et viennent de Nanterre, Créteil, Asnières ou Châtenay-Malabry. Réunis dans un des neuf orchestres formés grâce au projet Démos, ces jeunes issus des quartiers relevant de la politique de la Ville ont apporté la preuve, jeudi 1er juin, de la pertinence – et du succès – de cette expérience originale de pratique de la musique classique pilotée, depuis 2010, par la Cité de la musique-Philharmonie de Paris, qui en a fait, selon Laurent Bayle, son directeur général, « un de ses projets phares ». Un succès de ce dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale – signification de l’acronyme Démos – que la ministre de la Culture et de la Communication entend étendre et amplifier. « C’est parce que tous, État, collectivités territoriales et mécènes, nous sommes convaincus de l’importance et de la nécessité, aujourd’hui plus que jamais, de soutenir des projets qui permettent d’ouvrir le champ des possibles, qui permettent de construire du collectif, que le ministère va renforcer son soutien au projet Démos, afin qu’il puisse se déployer, et se déployer à terme sur l’ensemble du territoire », a souligné Audrey Azoulay.

Le projet Démos permet aux enfants de former leur oreille et de former leur regard

Un déploiement national du dispositif

Alors que Démos a créé, au 1er janvier 2016, 9 orchestres, essentiellement en région parisienne jusqu’en 2012, puis en Rhône-Alpes et Picardie, Audrey Azoulay entend faire passer le dispositif à la vitesse supérieure en étendant son déploiement. « Il y aura 1,5 million d’euros nouveaux consacrés dès cette année à la création de 10 orchestres dans des territoires et des quartiers identifiés comme prioritaires ou dans des zones rurales isolées. L’objectif est d’atteindre 30 orchestres, soit 3 000 jeunes, d’ici à 2018 », a affirmé la ministre, en soulignant tout particulièrement l’importance de la répartition de ces orchestres sur tout le territoire français, et notamment Outre-mer. « Si chaque orchestre, en Guadeloupe, à Pau ou à Montbéliard, développe son propre fonctionnement et parfois ses propres objectifs, tous ont vocation à partager des valeurs et des principes communs ».

L’accès de tous à la musique

Lever les freins sociaux et culturels liés à la pratique musicale : tel est l’objectif de Démos. Un objectif qui atteint sa cible. Depuis 2010, plus de 50 % des enfants de Démos se sont inscrits au conservatoire par la suite. Autre résultat significatif : les enfants de Démos répètent en orchestre 4 heures par semaine, soit 140 heures par an. Enfin, ils sont dirigés par des artistes chevronnés. « Ce projet au service des enfants a plusieurs facettes, résume Audrey Azoulay. Bien sûr, la découverte de la musique classique et de la pratique instrumentale en orchestre ; mais à travers cela c’est l’écoute de l’autre, c’est le renouvellement de la pédagogie et de l’enseignement musical, c’est un modèle d’éducation par la culture qui forme les individus et qui forme les citoyens. Ce projet Démos permet aux enfants de former leur oreille et de former leur regard ».

Ils ont de 7 à 14 ans et viennent de Nanterre, Créteil, Asnières ou Châtenay-Malabry…