Le 21 juin, lors du lancement de la fête de la musique, Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, est revenue sur les mesures du gouvernement en faveur de la création musicale.

Un grand moment de « rassemblement » : c’est ainsi que la ministre de la Culture et de la Communication a défini la Fête de la musique, lors du lancement de cet événement qui, chaque année, « nous relie les uns aux autres » à travers la création musicale. « A l'heure où l'on relève un repli des imaginaires, beaucoup voudront affirmer par la musique qu’ils tiennent à ces libertés acquises, à cette possibilité de se rassembler autour de propositions d’artistes », a avancé la ministre avant de revenir sur les mesures qui ont été engagées par le gouvernement pour « favoriser le renouvellement des talents, la diversité, le soutien à la création artistique et la consolidation de la filière musicale, pour laquelle de nouveaux modèles économiques, enfin, se dessinent»

A travers ces mesures, nous avons su collectivement trouver comment donner à la création musicale son espace, comment la renforcer, comment lui donner les moyens de se défendre, de nous défendre

Sécuriser les salles de spectacle et les festivals avec 7 M€ supplémentaires

Après l’attentat contre le Bataclan, le ministère de la Culture et de la Communication avait créé un fonds d’aide géré par le Centre national de la Variété (CNV) afin d'aider les salles de spectacle à engager les dépenses supplémentaires nécessaires à leur sécurisation et à traverser la baisse des fréquentations suites aux attentats. Le 15 juin, ce fonds d'urgence vient d’être abondé de 7 millions d’euros supplémentaires, qui « permettront de ne céder en rien sur les propositions culturelles en traitant de façon responsable les enjeux de sécurité ».

Étendre le réseau des scènes de musiques actuelles

Pour soutenir la création hexagonale, le ministère a lancé en 2012 le plan Smac – scènes de musiques actuelles – destiné à créer à travers toute la France un réseau de lieux de production et de diffusion, « essentiels au développement des musiques actuelles »,selon Audrey Azoulay. Avec l’achèvement de ce plan pour une centaine de salles, l’effort annuel de l’État atteindra 12 M€.

Soutenir la filière de l’industrie musicale

Labels, producteurs de spectacle, offre de musique en ligne… Chacun de ces entrepreneurs de l’industrie musicale bénéficie aujourd'hui d’un soutien spécifique : prolongation du crédit d’impôt phonographiques pour les labels, « notamment les plus petits » ; lancement d’un crédit d’impôt en faveur des producteurs de spectacle « dès lors qu’ils s’engagent dans le développement d’artistes émergents » ; création d’un fonds de soutien à la transition numérique de 2 M€ pour contribuer au « au développement de l’offre légale ».

Renforcer les quotas de chansons francophones à la radio

Adopté le 21 juin en dernière lecture à l’Assemblée nationale, le projet de loi « création » prévoit, dans une de ses mesures phares, le renforcement des quotas à la radio. « J’ai proposé de garantir l'application réelle des quotas de chansons francophones et améliorer l’exposition de la diversité des artistes », a souligné la ministre, ajoutant que « les artistes doivent pouvoir défendre leur chance auprès du public ».

Garantir une rémunération minimale des artistes

Autre avancée majeure du projet de loi « création » : une rémunération minimale garantie pour les artistes. « Ce principe, que nous avons inscrit dans la loi, sera négocié dans le cadre du droit des conventions collectives », a détaillé Audrey Azoulay, en ajoutant qu’un observatoire de l’économie de la musique allait être créé auprès du CNV.

Pérenniser l’accord sur le régime des intermittents du spectacle

Après l’accord « historique» trouvé le 28 avril 2016 entre les partenaires sociaux, le régime des de l’assurance chômage des professions du spectacle sort de plusieurs années d’incertitude. « L'accord du 28 avril entrera en vigueur dès le mois de juillet, grâce à un décret du gouvernement », a précisé la ministre. Cet accord est également « responsable ». « Il devrait générer de 84 à 93 M€ d’économies en année pleine, grâce à des contributions accrues des employeurs et aussi des plafonnements nouveaux. La prise en charge par le Fonds de professionnalisation et de solidarité de deux mesures s’apparentant à la solidarité nationale pour un montant de 12M€ permettra d’atteindre les 105 M€ d’économies demandées au secteur par le cadrage initial », a détaillé la ministre.

Développer la pratique musicale des plus jeunes

Plusieurs mesures permettront d’encourager et de développer la pratique de la musique par les plus jeunes. D’abord, un important soutien financier aux conservatoires. « Grâce à 8 M€ de mesures nouvelles en 2016, l’État va réinvestir dans les conservatoires, aux côtés des collectivités territoriales, en accordant une attention toute particulière à la mixité sociale ». Ensuite, en encourageant des actions exemplaires, comme celles de Démos et de l’Opéraoké. « Il nous faut plus que jamais soutenir ces dispositifs d’émancipation, en direction des jeunes ou des personnes qui n’osent pas faire la première démarche vers la musique et le chant ».