Marie GOUYON, Frédérique PATUREAU
Octobre 2014
24 p.

Au cours des vingt dernières années, les effectifs en emploi des professions culturelles ont connu une expansion exceptionnelle, bien plus importante que celle de l’ensemble des actifs.
Le profil des personnes qui exercent ces professions et celui des emplois qu’elles occupent présentaient, au début des années 1990 tout comme aujourd’hui, certaines caractéristiques d’ensemble qui distinguent cette population professionnelle du reste des actifs, au-delà de la grande diversité des métiers qu’elle rassemble. C’est ainsi une population plutôt plus jeune que la moyenne des actifs, plus masculine, nettement plus diplômée et plus francilienne. L’emploi y est globalement marqué à la fois par le poids important, constant depuis vingt ans, du non-salariat (trois fois plus que dans l’ensemble de la population active) et globalement marqué à la fois par le poids important, par une plus grande flexibilité du salariat (davantage de contrats courts, de temps partiel et de pluriactivité).
Pour autant, les professions culturelles ne sont pas restées imperméables à certaines évolutions qui ont marqué l’ensemble du monde du travail depuis le début des années 1990. Le mouvement continu de féminisation des emplois, par exemple, s’y est opéré dans les mêmes proportions que dans l’ensemble de la population active, amenant certaines professions culturelles traditionnellement très masculines à connaître un doublement de la part de leurs effectifs féminins en vingt ans.
En outre, les efforts des politiques publiques de décentralisation ont conduit à une légère atténuation de la concentration francilienne de ces professions. D’autres évolutions communes à l’ensemble des actifs comme l’élévation continue du niveau de diplôme et le développement de la flexibilité de l’emploi – deux caractéristiques attachées de longue date au monde de l’emploi culturel – ont continué à s’y développer, dans des proportions toujours supérieures à celles observées dans le reste de la population active.