Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de la cérémonie de remise des insignes d'Officier de l'ordre national du Mérite à Colette Kerber, de Chevalier de l'ordre national du Mérite à Pierre Perrigault, de Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres à Jean-Paul Goude, d'Officier de l'ordre des Arts et des Lettres à Jean-Marie Périer et de Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres à Maria Pergay.

Chère Colette Kerber,

Entre le Marais et le Centre Pompidou, il y a un temple pour ceux qui aiment lire. « Les Cahiers de Colette » font partie de ces lieux où l’atmosphère, l’accueil, la présentation, le choix des ouvrages nous rappellent toute la force d’attraction, d’incitation à la découverte que représente une librairie.

Ce lieu unique, chère Colette Kerber, c’est le vôtre. Depuis 1986, après des études de droits, des voyages, des rencontres, une galerie d’art rue Beaubourg, vous changez de public, et vous décidez de vous mettre au service des lecteurs en quête d’auteurs. Les choses se finissent mieux que chez Pirandello, puisque les lecteurs quittent « Les Cahiers de Colette » toujours réjouis, surpris pour ceux qui ne vous connaissent pas par la générosité de votre accueil, par la pertinence et l’enthousiasme de vos conseils avisés de lecture. L’une de vos joies, c’est aussi de voir entrer dans votre librairie les plus jeunes, qui la fréquentaient autrefois pour leurs obligations scolaires, et qui désormais viennent y flâner pour leur goût personnel.

Aux « Cahiers de Colette, on accueille aussi des auteurs. Et non des moindres. Christian Bobin, ou encore Michel Houellebecq y ont établi leurs premiers contacts directs avec leurs lecteurs. Les Cahiers de Colette, c’est la librairie au service du contact et de la rencontre, d’une certaine chaleur humaine, du village où se croisent les clientèles qui vont du lecteur assidu au passant du dimanche après-midi, attiré par cette offre littéraire foisonnante dans un lieu si petit. Les Cahiers de Colette ou l’art du stock, pour reprendre l’expression de François Bon à votre propos.
Depuis ses 20m² d’origine, votre librairie a eu heureusement l’occasion de s’agrandir. Je crois savoir que votre dernière extension s’est faite en remplacement d’une boutique de vêtements : j’aimerais y voir avec vous le signe d’une reconquête de nos centres-villes par les lecteurs ! Vous n’êtes en tout cas pas de ceux qui croient en la fin du livre, et l’avènement du livre numérique et des liseuses n’incarnent pas pour vous nécessairement une menace. Vous croyez à la puissance de la médiation, de la prescription, du conseil personnalisé, du contact, qu’une liseuse ne viendra pas remplacer.

Pour votre succès exemplaire, pour votre réflexion, mon ministère vous sollicite d’ailleurs régulièrement pour représenter la profession. Vous êtes ainsi devenue membre du Conseil de l’ordre des Arts et des Lettres, où vous faites preuve d’une remarquable implication depuis 2003. Vous siégez en outre au jury du Grand Prix National des lettres, et à celui du Grand Prix National de poésie, et vous avez également participé à celui Grand Prix de la ville de Paris. Vous vous impliquez également dans travaux des commissions « littérature classique » et « aides aux libraires à l’étranger » du Centre National des Lettres.

Plus récemment, à ma demande, vous avez accepté de faire partie, avec cinq autres personnalités, d’une mission de réflexion et de propositions pour l’avenir de la librairie, dans le prolongement du conseil du livre du 14 décembre dernier, afin de maintenir et de développer un réseau de librairies aussi dense et diversifié que possible sur l’ensemble du territoire. Compte tenu des inquiétudes qui pèsent sur la profession, votre point de vue nous sera plus que précieux.

Pour l’engagement avec lequel vous portez le métier de libraire depuis vingt-cinq ans, pour votre générosité, chère Colette Kerber, au nom du Président de la République, nous vous faisons Officier de l’Ordre National du Mérite.

Cher Pierre Perrigault,

« Ma vocation n’était pas de créer mais de promouvoir la création », dites-vous. Vous jouez de fait un rôle essentiel en France pour la reconnaissance du design et du mobilier contemporain, et cela depuis plus de cinquante ans. Humilité, rigueur et passion vous caractérisent et c’est doté d’un jugement sûr qu’avec votre galerie « Meubles et Fonction », vous avez participé, par vos choix esthétiques, à renouveler l’art de l’habitat et les intérieurs. Fonctionnalisme, design et production en série. Trois idées, trois choix qui vous définissent depuis la fin des années 1950.

Les créateurs de la fin de la guerre veulent un mobilier pour tous, un mobilier en série au service du quotidien. Cette révolution, vous vous mettez à son service. Vous n’êtes pas seulement « promoteur du mobilier moderne », comme vous vous définissez le plus souvent, mais bien plus, le « bon génie » français du mobilier contemporain.

Car c’est en 1959, après avoir été concessionnaire à Lyon chez Knoll, que vous créez avec votre épouse et avec Etienne Fermigier, qui est aussi votre camarade de promotion de l’Ecole Boulle, la Galerie « Meubles et Fonction ». A vos débuts, ce sont vos propres créations que vous proposez de diffuser; aujourd’hui le style de votre galerie est devenu une signature en elle-même, très prisée dans les salles de vente. Cette signature, c’est celle du meuble essentiel, du meuble juste, en adéquation avec son époque, les matériaux, les techniques utilisées, mais aussi avec l’évolution des modes de vie. Être le plus juste possible, se délaisser du superflu, aller à la recherche de l’expression formelle, limpide et de la fonctionnalité d’un meuble, telle a toujours été votre exigence.

C’est dans cette démarche que vous vous êtes entouré de créateurs, d’architectes et d’industriels, qui partagent votre conviction selon laquelle pour qu’un meuble soit indémodable, il faut qu’il soit formellement nécessaire. Vous vous faites le découvreur en France de nombreux designers, notamment les grands créateurs scandinaves, comme Arne Jacobsen, Verner Panton, Poul Kjaerholm, des Italiens comme Alberto Meda, Riccardo Blumer, mais aussi des créateurs français comme Pierre Paulin, Etienne Fermigier ou encore Olivier Mourgue. A cet égard, vous avez œuvré à la découverte en France de Pierre Paulin dont le fauteuil Orange Slice est une pièce phare du design français, qui était à l’époque designer freelance pour la maison Artifort aux Pays-Bas.

« Meubles et Fonction », ce sont aussi des événements, des scénographies, des moments collectifs qui contribuent à renforcer les liens entre les designers, les industriels et les éditeurs. La communauté du design et de l’architecture d’intérieur, à ce titre également, sait tout ce qu’elle vous doit.

Vous aviez demandé à Pierre Paulin de vous concevoir une scénographie en relation avec le mobilier qu’il avait dessiné. La vitrine de « Meubles et Fonction » aura ainsi servi de prototype aux appartements de l’Elysée que Paulin réalisa ensuite pour le Président Pompidou.

Ce sont désormais votre fille Cécile et son époux Jacques, à qui vous avez confié la relève, qui veillent sur la Galerie « Meubles et Fonction », ce lieu unique de synthèse entre la culture industrielle et la création.

Il y a deux ans, le Musée des Arts décoratifs vous a rendu un hommage - plus que mérité - avec « Pierre Perrigault, une passion, une donation », une exposition avec 22 pièces qui retraçait la trame de votre aventure et le rôle déterminant que vous avez joué dans la reconnaissance du mobilier en France.

En dehors de votre Galerie, vous avez été Président  honoraire de l’Association pour le développement du design de 1989 à 1992 ; vous êtes également membre fondateur de Centre de création industrielle, fondateur du Designer’s Saturday et vice –président du Salon des Artistes Décorateurs.

Avec « Meubles et Fonction », vous avez écrit une page essentielle pour la valorisation du design et des grands créateurs de ces dernières décennies.

Cher Pierre Perrigault, au nom du Président de la République, nous vous faisons chevalier de l’ordre national du Mérite.

Cher Jean-Paul Goude,

Jean-Paul Goude, vous jouez de nos imaginaires en prestidigitateur – tour à tour chorégraphe et dessinateur, conteur et graphiste, humoriste et dessinateur, illustrateur, photographe, metteur en scène, réalisateur, publicitaire : créateur et « enfant terrible » pour toujours.

Vos images racontent l’énergie et la vie. Elles bruissent de frottements de tissus, de champagne qu’on débouche, de fêtes et d’éclats de rires, de talons hauts et de verres qui se brisent, d’airs d’opéra et d’animaux qui rugissent.

Grace Jones avec sa coupe en brosse, Vanessa Paradis en petit oiseau de charme, Laetitia Casta en héroïne mutine, Farida Khelfa, Karen « la Jeanne d’Arc de Séoul »… Autant de muses qui sont passées devant vos objectifs. Et puis on a bu du Perrier, on a regardé les jambes Dim des filles dans le vent, on a humé le Chanel n°5 ou Coco dans le sillage de blondes et de brunes en cages, on a dévoré du chocolat Lindt en écoutant Le lac des cygnes, on a crié « Egoïste » à l’occasion d’une dispute un peu dramatisée en claquant les volets de l’hôtel, on a mis des lutins dans nos photographies Kodak, on a chanté la Marseillaise avec Jessye Norman, on a roulé en plein désert en Citroën et on a sauté dans des jeans Lee Cooper…

À Saint Mandé, une danseuse d’origine irlando-américaine, votre mère qui vient de vous quitter il y a peu, vous initie à la danse et au monde des music-halls. Vous découvrez alors le danseur et chorégraphe Jean Babilée qui sera pour vous une grande source d’inspiration. Dès lors, depuis vos dessins d’enfants jusqu’à aujourd’hui, vous traquez l’énergie, le geste juste, la chorégraphie bondissante et la rapidité.

Après des études à l’Ecole des arts décoratifs, vous devenez l’illustrateur du magasin du Printemps pour hommes. Avec la confiance de son directeur Harold Haynes, directeur artistique de l’illustre magazine Esquire, votre aventure new-yorkaise commence, et vous travaillez également comme collaborateur du New York magazine.

Quelques coups de ciseaux, des épaulettes sous la chemise, des talonnettes ou même une paire de « platform shoes » démesurées : vous inventez la « French correction ». Andy Warhol y voit matière à créer une clinique pour magnifier les corps… Mais vous vous lancez vers d’autres projets. C’est là que les muses du monde entrent en scène. Venues d’Afrique, du Maghreb ou de l’Asie, Pygmalion en fait des icônes générationnelles, en les aidant, je vous cite, « à atteindre le sommet de leur personnalité ». Le Musée des arts décoratifs rend aujourd’hui hommage, avec l’exposition « Goudemalion » depuis novembre, à votre travail mise en scène de ces muses extraordinaires : Grace Jones, Farida Khelfa, Radiah Frye, Toukie, Karen…

Farida deviendra l’égérie d’Azzedine Alaïa. Karen, la mère de deux de vos enfants. « Pour Grace Jones », qui est aussi la mère de votre fils Polo, vous dites, « j’avais décidé de mettre en pratique tous les paradoxes du monde ». Une cage au tigre où le fauve disparaît avec une coupure de courant, remplacé par Grace Jones, mâchant un morceau de viande.

Et bien sûr, c’est à vous que le Président François Mitterrand et son ministre Jack Lang confient en 1989 la conception monumentale du défilé sur les Champs Elysées à l’occasion du Bicentenaire de la Révolution française, dont nous nous souvenons tous encore et qui scellera à jamais votre popularité de créateur.

Un créateur qui aime les autoportraits en pantalons courts et en veston de groom, tantôt illustrateur, de la publicité à la mode, tantôt en train d’écrire son long métrage, toujours en rythme et en musique : un créateur que la France aime chaque année toujours un peu plus.

Cher Jean-Paul Goude, au nom de la République française, nous vous faisons Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres.

Cher Jean-Marie Périer,

« D’un simple déclic, par une simple intuition, Jean-Marie Périer a fixé le rêve pour toujours » - c’est l’une des grandes personnalités dont vous aurez fait le portrait qui le dit : Patrick Modiano.

Depuis les posters de la revue Salut les copains jusqu’aux expositions qui vous sont consacrées, il y a deux familles qui vous entourent.

La première, c’est la vôtre, auprès de laquelle vous côtoyez des dynasties de comédiens. Avec votre mère, Jacqueline Porel – elle-même fille de Réjane, qui inspira à Proust le portrait de la Berma dans la Recherche -, et votre père, François Périer, le monde du cinéma, du théâtre, de la littérature fait partie de votre entourage, à l’âge où vous jouiez du piano, en pyjama, devant Yves Montand, Louis Jouvet, Sacha Guitry, Humphrey Bogart ou encore Pierre Brasseur.

L’autre famille vient plus tardivement : c’est votre fratrie de cœur. Sylvie, Jojo, Schmoll et ses Chaussettes noires, les Beatles, Claude François, Jacques Dutronc, Sheila. Une pléiade tout droit sortie de Salut les copains dont il faut ici évoquer le créateur et votre père spirituel, Daniel Filipacchi.
Quelques années avant la création de la mythique émission radio et de son magazine, Daniel Filipacchi, alors seulement pigiste, photographe et animateur de la quotidienne Pour ceux qui aiment le jazz d’Europe 1, vous engage en 1956 comme assistant. En créant Salut les copains, les jeunes auditeurs sont soudain valorisés, considérés, respectés. Quant au magazine, il rencontre un succès immédiat. « Débrouille toi pour que les photos déplaisent aux parents », vous intime Daniel. C’est avec énergie et une certaine tendresse, avec humour et complicité, que vous photographiez ces stars en devenir, qui ont 20 ans comme vous. Vous commencez ainsi un album des sixties dont les milliers de clichés sont la mémoire visuelle.

Sylvie Vartan frôlant une affiche de Johnny ; Michel Polnareff, tout surpris d’être attrapé en flagrante dérive enfantine en roulant à vélo à l’intérieur d’un bureau ; James Brown au pied de son avion privé, costume noir de rigueur et regard de conquérant ; Alain Delon, bien sûr, dont la moue égarée ne cesse aujourd’hui encore de revenir sur nos écrans et dans nos journaux pour la cause d’un parfum qui veut raconter ce qu’il y a d’indomptable en l’homme ; Mick Jagger, que vous êtes allé jusqu’à plonger dans un milk-shake, qui semble toujours beaucoup s’amuser à chaque séance avec vous. Chez Jean-Marie Périer, c’est la complicité qui fait tout.

Parmi toutes ces personnalités, il en est évidemment une qui vous est particulièrement chère, et auquel vous avez consacré tout récemment un ouvrage sobrement intitulé Françoise. Celle qui a rendu amoureux tous les garçons de son âge et qui n’a cessé de démontrer son talent et l’extrême sensibilité de son écriture, fut votre modèle préféré, et celle que le plus, vous avez aimé.

Salut les copains s’arrête en 1974. Vous partez pour les Etats-Unis où vous résiderez pendant plus de dix ans. Après avoir déjà réalisé plusieurs longs métrages comme Tumuc Humac avec votre frère Marc Porel et Dani, Antoine et Sébastien, le premier rôle de Jacques Dutronc, et Sale rêveur, toujours avec Dutronc, vous vous lancez dans les spots publicitaires « made in USA ». Camel, Canada Dry, Bic, Ford ou encore Coca Cola font l’objet de quelque 600 spots publicitaires que vous dirigez avec talent et humour.

De retour en France en 1990, vous retrouvez la photographie avec les magazines Elle, le Figaro Magazine et Paris Match. Dans l’univers de la mode, ce sont Saint-Laurent, Tom Ford, Christian Lacroix, Gaultier ou Alaïa, en plein foisonnement créatif, qui vous donnent l’occasion de renouer avec l’esprit de liberté et de fantaisie qui vous est si cher. Avec humour, vous capturez par photomontage toute la grande famille de la mode.
Celui que François Weyergans a surnommé « le Proust des yé-yé », exposé dans le monde entier, continue de nous émerveiller, parce qu’il garde avec lui, dans la magnifique campagne de l’Aveyron qui l’a adopté, le secret des images qui savent refléter autre chose qu’elles-mêmes.

Cher Jean-Marie Périer, au nom de la République française, nous vous faisons Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

Chère Maria Pergay,

Maria Pergay, ou quand l’acier devient un alliage du luxe et de la beauté.

Assemblé avec des matériaux semi-précieux, des bois exotiques, des couleurs chaudes, des éléments naturels, l’acier entre en dialogue. Inoxydable, lumineux, réfléchi, l’acier vous permet d’assouplir les formes d’un mobilier que vous trouvez parfois trop rigide, en leur offrant des courbes ondoyantes. Malléable, il devient, entre vos mains, matière à rêves.

Vous vous formez à l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques, tout en suivant des cours de sculpture auprès du grand Ossip Zadkine. Alors que vous venez d’épouser Marc Pergay, vous décorez la vitrine du chausseur Durer avec de grands oiseaux en fer forgé. Cette commande fut un immense succès et vous crée un nom, prisé d’emblée des grandes maisons de luxe. Dior, Hermès ou Hugonet font appel à vous pour repenser leurs vitrines comme des fenêtres sur leur imaginaire. Pierres semi-précieuses, lampes, table basse en forme d’ammonite géante, les tiges rayonnantes de la sculpture Oursin, autant de compositions impressionnantes qui peuplent  vos commandes, comme celles que vous réalisez pour le baron et la baronne Gourgaud pour leur résidence du sud de la Corse dans les années 1970 - une villa qui, grâce à vous, est devenue un chef d’œuvre de design et de décoration d’intérieur, pour laquelle vous avez privilégié les combinaisons de matière et les formes simples.

Vous ouvrez votre propre magasin place des Vosges pour exposer et vendre vos propres créations. Après avoir créé une collection d’objets en argent, vous rencontrez Salvador Dali avec lequel vous réalisez Le mythe du papillon et du feu, en réconciliant formes anciennes et modernes et en revisitant les mythes antiques. Pour vous, l’acier inoxydable est « aussi précieux que le plus précieux des bois ».

Votre première collection, des chaises Anneaux et des bancs Vague, est présentée en 1968, à la galerie Maison et Jardin alors dirigée par le décorateur Jean Dive. Quelques années plus tard, vous faites la connaissance de Pierre Cardin, que vos œuvres subjuguent : il devient votre mécène. Dès lors, votre nom s’exporte, aux Etats-Unis, au Maroc, en Russie ou encore en Arabie Saoudite, où vous décorez le palais de la famille royale, ainsi que de nombreuses villas.

En 2008, l’exposition qui était consacrée à votre nouvelle collection à la Galerie Jean-Gabriel Mitterrand, nous a donné l’occasion de redécouvrir votre Ribbon Chair, ainsi que des œuvres comme Kimono ou votre Victoire de Samothrace, où vous revisitez les héritages les plus variés.

Maria Pergay, ce sont aussi les Broken cubes, comme soufflés par un explosif dont la tôle d’acier déchirée laisse voir la chaleur combustible du bois à l’intérieur, ou encore le ludique Pouf ruban, les lampes ‘Skull’ Scones. Autant de créations cultes pour tous les amoureux et les professionnels du design français.

L’acier qui magnifie la nacre, le bois ou le bronze, l’inox au service du raffinement et de la sensualité des meubles, des objets, des intérieurs : vous avez apporté au monde du design une rêverie fondamentale sur la matière et les éléments.

Chère Maria Pergay, au nom de la République française, nous vous faisons Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.