Odile Parsis-Barubé, université Lille-3

Odile Parsis-Barubé a été jusqu’en 2016 maître de conférences HDR en histoire contemporaine à l’université Charles-de-Gaulle-Lille-3 et directrice adjointe du laboratoire IRHIS (Institut de recherches historiques du Septentrion, UMR CNRS 8529) de 2011 à 2016. Elle a été secrétaire du GIS « Institutions patrimoniales et pratiques interculturelles » de 2011 à 2016. Elle est membre du CTHS (section d’Histoire contemporaine et du temps présent), membre du comité scientifique de la Société Mérimée, présidente de la commission départementale d’Histoire et d’Archéologie du Pas-de-Calais et présidente honoraire de l’Académie des sciences, lettres et arts d’Arras. Ses recherches portent sur la construction des savoirs historiens aux XVIIIe et XIXsiècles et leur contribution au façonnement des sentiments d’appartenance et des images régionales. Ses travaux les plus récents ont trait à l’histoire de la notion de pittoresque et ses implications dans la représentation des patrimoines locaux entre le milieu du XVIIIe et la fin du XIXsiècle. Elle a notamment publié :

  • La province antiquaire. L’invention de l’histoire locale en France, 1800-1870, Paris, Éditions du CTHS, 2011.
  • avec Jean-Pierre Lethuillier (éd.), Le pittoresque. Métamorphoses d’une quête dans l’Europe moderne et contemporaine, Paris, Classiques Garnier, 2012.
  • « La fabrique européenne du pittoresque des Lumières au romantisme », dans Diederik Bakhuÿs (dir.), Voyages pittoresques. Normandie 1820-2009, cat. exp., Milan, Silvana Editoriale, 2009, p. 27-37.
  • « Du voyage pittoresque à l’excursion archéologique : pratiques spectatoriales et émotions visuelles dans la culture antiquaire en France (1750-1850) », Anabases. Traditions et réceptions de l’Antiquité, 16/2012, p. 274-279.
  • http://anabases.revues.org/3991
  • « Les mutations du statut des antiquités dans la culture historienne en France, des Lumières au romantisme », dans Véronique Krings, François Pugnière (éd.), Nîmes et ses antiquités. Un passé présent xvie-xixsiècle, Bordeaux, Ausonius, coll. « Scripta antiqua », 2013, p. 49- 77.

Cette communication se propose d’inscrire la question de la participation des citoyens à l’identification, à l’inventaire et à la sauvegarde du patrimoine dans une perspective historique longue.

Elle prendra pour point de départ les débats qui, dans le courant de la Révolution, ont conféré à l’entreprise d’inventaire et de classement une dimension idéologique en en faisant le pilier de la pédagogie de la régénération. En proposant, au mois d’août 1794, d’associer dans l’entreprise inventoriale, des « gens de lettres » héritiers des méthodes descriptives et conservatoires rodées depuis l’humanisme dans la clôture du cabinet particulier ou dans la sphère académique et de « bons citoyens » membres des sociétés populaires, l’abbé Grégoire inscrivait clairement la politique révolutionnaire du patrimoine dans une tension entre recours à une érudition socialement sélective et adhésion au mythe de la société-école. Le propos sera de suivre les modalités selon lesquelles les termes de cette tension ont été redéfinis dans les premières décennies d’un xixe siècle traversé par de nouvelles dynamiques inventoriales et où s’inventent de nouvelles figures de savants en même temps que tentent de se reconstituer des stratégies d’ordre. La mise en perspective se poursuivra jusqu’au début des années 1830 en évoquant la manière dont Guizot, en faisant concourir les élites provinciales à l’entreprise mémorielle du régime, inscrit la dynamique antiquaire dans la logique doctrinaire de promotion des « capacitaires ».

Journées Professionnelles 2017 : Participez