Le futur Centre de conservation du Louvre, à Liévin, dont la première a été posée vendredi 8 décembre, constitue, avec le Louvre-Lens, qui fête ses cinq ans, un véritable pôle territorial de développement culturel. Explications.

A l’instar d’Arles pour la photographie ou de Charleville-Mézières pour la marionnette, c’est un véritable pôle culturel qui est en train de naître sur le site du bassin minier lensois. Alors que le Louvre-Lens fête ses cinq ans, un nouvel équipement de premier plan, entièrement tourné vers la conservation et la recherche, le Centre de conservation du Louvre, va être édifié à Liévin, dans le prolongement du grand musée régional.

Ce nouveau pôle constitue, pour les acteurs publics régionaux, une opportunité de renforcer la redynamisation du bassin minier impulsée ces dernières années. Le Louvre-Lens s’inscrit désormais au troisième rang des musées les plus fréquentés en région. Une réussite que le Centre de conservation du Louvre, futur pôle d’excellence scientifique, permettra de consolider.  

Le Centre de conservation du Louvre, futur pôle d’excellence scientifique

Prémunir les collections du risque de crues centennales de la Seine, tout en améliorant leurs conditions de conservation et d’études : tel est l’objectif du futur Centre de conservation du Louvre. Situé dans le prolongement du parc du Louvre-Lens, celui-ci prendra la forme d’un « bâtiment paysage », doté d’une surface plancher de 18 500m2 et d’un toit légèrement incliné, en partie investi par la nature.

Plus de la moitié de sa superficie sera réservée au stockage des 250 000 œuvres qui y seront transférées et 1 700m2 supplémentaires seront dédiés à l’étude et au traitement de celles-ci. Des techniques de pointe assureront, enfin, la stabilité climatique nécessaire à la bonne conservation de ce patrimoine exceptionnel, actuellement conservé dans plus de 60 réserves différentes au sein du musée du Louvre et à l’extérieur.

Avant même de sortir de terre – le chantier devrait s’achever à l’été 2019 – le Centre de conservation du Louvre joue d’ores et déjà un rôle de puissant marqueur territorial. Un vaste programme de de modernisation urbaine, comprenant la rénovation d’une école, la construction de logements, l’installation de nouveaux commerce et services de proximité a été entrepris, à l’initiative du maire de Liévin, dans le quartier Jean-Jaurès, où le Centre va être implanté. En accueillant cet équipement d’études et de recherches – l’un des plus importants d’Europe – la quatrième commune du Pas-de-Calais participera au rayonnement scientifique de la France. Si le Centre n’est pas voué à accueillir du public, il recevra des professionnels des musées (restaurateurs, photographes…), des chercheurs et des universitaires du monde entier dans le cadre de consultations d’œuvres, de parcours de formation ou encore de programmes de recherche.

Louvre-Lens, 3e musée le plus fréquenté en région

Le Centre de conservation du Louvre pourrait donc devenir, aux côtés du Louvre-Lens, le second pilier d’une dynamique régionale ambitieuse. Cinq ans après son ouverture sur un ancien carreau de mine, le musée du Louvre-Lens bénéficie en effet d’une importante reconnaissance locale, nationale et internationale. Les habitants de la région Hauts-de-France se sont largement approprié « leur » Louvre, dont la fréquentation se stabilise autour de 450 000 visiteurs par an. Ce succès de fréquentation s’explique par l’ambition d’excellence du musée (les œuvres présentées dans la Galerie de Temps vont être renouvelées en 2018 avec 43 nouveaux chefs- d’œuvre), qui s’est notamment démarqué en dévoilant ses coulisses aux visiteurs, leur offrant un accès inédit à ses divers métiers ainsi qu’à la variété des modes de stockage, de préservation ou de restauration des œuvres.

Le Louvre-Lens s’attache en outre à toucher tous les publics, quels que soient leur âge et leur situation sociale ou géographique : en 5 ans, 20 formules de médiation différentes ont été créées, dont certaines totalement inédites, dans un effort constant d’adaptation et de renouvellement. Enfin le musée, qui a fait de l’éducation l’une de ses priorités, développe depuis 2012 des projets culturels de territoire pour les écoles maternelles et primaires en lien avec les municipalités.

Un pari réussi, au service de la revitalisation sociale et économique du territoire. Car fidèle à la promesse associée à son implantation dans le Bassin minier, le Louvre-Lens converge avec les politiques publiques et s’appuie sur un vaste réseau de partenaires pour transposer l’expérience muséale dans des lieux où on ne l’attend pas, à la rencontre de ceux qui ne vont pas au musée ou vers ceux qui ne peuvent pas se déplacer. En tout, 1 014 activités de médiation ont ainsi été organisées en 5 ans pour 21 structures partenaires, qu’il s’agisse de centres hospitaliers, de prisons ou encore de centre d’accueil des demandeurs d’asile.

Centre de conservation du Louvre : un budget financé grâce à la mobilisation de tous les acteurs

Le budget de l’opération est estimé à 60 M€ toutes dépenses confondues hors foncier, dont 42 M€ pour la construction. Si l’Etat en finance la majorité, un grand nombre d’acteurs se sont mobilisés pour compléter le financement.

La répartition des contributions est la suivante :

  • 33,1 M€ pour le Louvre (qui proviennent en grande partie du prochain versement au titre de l’utilisation du nom du Louvre par le Louvre Abu Dhabi)
  • 18 M€ pour l’Union européenne (FEDER)
  • 5 M€ pour la Région Hauts-de-France
  • 2,5 M€ pour le ministère de la Culture.

Le Louvre mobilisera du mécénat à hauteur de 1,4 M€.

La Communauté d’agglomération Lens-Liévin contribue également au projet à hauteur de 2,6 M€, montant du foncier et des études préalables, en mettant à disposition de l’État le terrain pour le compte du musée du Louvre pour 1€ symbolique.

Le coût de fonctionnement du Centre, intégralement pris en charge par le Louvre, sera couvert par une part des intérêts du Fonds de dotation du Louvre, ce qui lui assure des ressources stables dans le temps.