Au cours d'un déplacement dans sept villes du sud de la France, du 27 juin au 1er juillet, Franck Riester a pris le pouls de la grande vitalité - et de la véritable diversité - de l'offre culturelle dans les territoires. Bilan.
D'une rencontre à Sète avec Pierre Soulages, véritable légende artistique, à l'inauguration du nouveau bâtiment de l’École nationale supérieure de la photographie, à Arles, en passant par les rencontres nationales de la librairie, à Marseille, le lancement du MoCo, un nouveau lieu destiné à la création contemporaine à Montpellier, une rencontre à la Manufacture, le Centre national de développement chorégraphique, à Bordeaux, ou un concert de - M - qui a enflammé les Nuits de Fourvière, à Lyon, le déplacement de cinq jours que Franck Riester vient d'effectuer dans le sud de la France entre le 27 juin et le 1er juillet lui aura permis de prendre la mesure de la grande vitalité - et de la véritable diversité - de l'action culturelle dans les territoires.
Les Français sont demandeurs de politique publique claire en matière culturelle. C'est pour cela qu'il est important de donner nos priorités, comme la présence des artistes au cœur de la société ou la démocratisation de l'accès à la culture
Une politique en faveur de l'accès de tous à la culture
Dans un entretien accordé au quotidien régional "La Provence" du 1er juillet, le ministre de la Culture est revenu sur la nécessité d'un tel déplacement. "Les Français sont demandeurs de politique publique claire en matière culturelle, a assuré Franck Riester. C'est pour cela que j'en profite pour aller sur le terrain pour donner nos priorités, sur la présence des artistes au cœur de la société, une organisation du ministère plus "déconcentrée" [en direction des projets locaux], la démocratisation de l'accès à la culture, d'où la mise en place du "Pass culture" [une application lancée par le ministère de la Culture qui doit permettre aux jeunes de 18 ans d'avoir accès à des offres culturelles, et qui est en cours d'expérimentation auprès de 150 000 bénéficiaires]. C'est le cas aussi avec le patrimoine, d'où, une fois encore, le pass Culture, et le fait qu'on renforce le budget des petites communes pour qu'elles puissent restaurer leur patrimoine".
Bibliothèques, librairies... susciter partout l'envie de lecture
Parmi ces priorités, figure en bonne place la politique en faveur du livre et des bibliothèques. "Nous souhaitons que les bibliothèques soient les têtes de pont de la culture dans les territoires", a souligné Franck Riester, en détaillant le "plan bibliothèques", qui vise, d'une part, à "accompagner les collectivités [territoriales] pour un temps d'ouverture plus important" et, d'autre part, à permettre "que les bibliothèques ne soient pas simplement des lieux de lecture mais aussi des lieux de culture, avec des spectacles, des rencontres..."
La situation financière délicate de nombre de librairies indépendantes, notamment en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, appelle également un "soutien de l’État", selon le ministre de la Culture qui a participé aux 5e Rencontres nationales de la librairie, organisées à Marseille par le Syndicat de la librairie française (SLF). "Je crois profondément à l’avenir de la librairie", a-t-il assuré, en détaillant ses initiatives pour accompagner les libraires : renforcement de "la politique du prix unique du livre, que ce soit le livre physique ou le livre numérique" ; poursuite des initiatives destinées à donner "le goût de la lecture aux plus jeunes", comme l'opération Partir en livre, qui débute le 10 juillet, et le fait que le pass Culture leur propose des livres à retirer en librairie.
Sécurité, intermittence... les festivals passés au crible
Alors que la saison des festivals est sur le point d'être lancée, le ministre de la Culture consacre une part importante de ses déplacements passés (Rencontres d'Arles) ou à venir (festivals d'Avignon et d'Aix-en-Provence) à ces événements. Pour "La Provence", il est revenu sur une question clé : la sécurisation des festivals. "Il y a aujourd'hui une grande priorité pour les festivals, celle de les aider dans la sécurisation de leurs événements, a-t-il souligné. C'est un point sur lequel nous travaillons conjointement avec le ministre de l'Intérieur, pour faire en sorte que le coût supplémentaire depuis les attentats, puisse être le plus léger possible".
Autre question structurante : celle de l'emploi culturel dans les festivals. "Aujourd'hui, a expliqué le ministre, nous mettons en place un dispositif avec un fonds dédié pour accompagner les entreprises à pérenniser des emplois, à rallonger la durée des contrats, c'est ce qu'on appelle le Fonpeps (Fonds national pour l'emploi pérenne dans le spectacle). Il est doté de plusieurs millions d'euros pour lutter contre la "permittence", c'est-à-dire les emplois qui pourraient être des CDI mais qui ne le sont pas. Il sert donc à accompagner les entreprises pour qu'elles transforment ces CDD en CDI".
Photo, art contemporain, danse... une réelle diversité culturelle dans les territoires
Pendant le déplacement du ministre de la Culture, de nombreuses structures culturelles des régions traversées ont été renouvelées ou inaugurées. C'était le cas du MoCo, un nouveau lieu entièrement dédié à la création contemporaine la plus pointue à Montpellier. C'était le cas également de la Meca, la Maison de l'économie créative et de la culture, appellation du Frac de Nouvelle Aquitaine installé à Bordeaux. Côté renouvellement, un collectif de jeunes artistes innovants, La Horde, prend la tête du Centre chorégraphique national de Marseille, pour "susciter une émulation et une effervescence artistique".
Enfin, Franck Riester a inauguré le 1er juillet le nouveau bâtiment de l’École nationale de la photographie, à Arles, conçu par l'architecte Marc Barani, grand prix national d'architecture, comme une forme d'appareil photo double. "C'est un véritable temple de verre, de pierre et de lumière qui accueille désormais l'école de la photographie d'Arles, seule école nationale entièrement dédiée à la photographie", a salué le ministre de la Culture.